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Claude VATAGEOT - Pharmacien

 

Des débuts difficiles

Plusieurs parmis nos ancêtres ont démontré leur courage, leur dynamisme par leur évolution sociale. A coup sûr, Claude VATAGEOT, (1820-1896) né à AVRIGNE en Haute -Saône est de ceux-là.

Pourtant, des chances au départ sont minces. C'est un enfant de «vieux> ; à sa naissance, son père, François à 52 ans, sa mère Jeanne GOUS­SEMENT en a 44

François est cultivateur-blatier (marchand de blé) ; Jeanne est manouvrière (manoeuvre, femme de corvée). Claude Joseph est orphelin de pêne à 4 ans, et de mère à 16 ans.

Il souhaite « entrer dans la carrière de médecin ». Il fait sa demande d'entrée à l'École Vétérinaire : Il y est admis en 1837 mais, entre-temps le décès de sa mère anéantit ses espoirs.

Son tuteur, Jean-Baptiste Coffrent, le dis­suade de faire des études « en lui faisant connaître ses revenus, qu'il ne pouvait faire les dépenses pour faire ses classes » .

Alors, en décembre de cette même année 1837, il travaille à la pharmacie de Marnay (Haute Saône), où il restera jusqu'en octobre 1846.

II devient alors pendant 8 ans, « chargé de la tenue et des préparations du Cabinet de physique, de chimie et d'histoire naturelle », au lycée impérial de Besançon.

Mutations en France et tournant personnel

C'est une époque importante pour la France. Le Second Empire de Napoléon III tourne à la dictature et les oppositions républicaines sont sévèrement muselées

La France compte à cette époque environ 38 millions d'habitants. Le sceptre de la famine s'éloigne avec la généralisation de la culture de la pomme de terre et de la betterave à sucre. Bien qu'encore essentiellement agricole, cette période marque l'éveil de l'industrialisation du pays, et en triste contrepoint, le développement du prolétariat et de l'alcoolisme. Cependant, 70 % de la production dite industrielle est encore assurée par des artisans... on connaît l'évolution depuis!

Pour la santé, c'est aussi le début de l'his­toire moderne de la médecine, avec Claude Bernard, éminent physiologiste, et ses travaux et recherches sur les fonctions du foie et sur le système nerveux ; ou encore Paul Brocs, spécialiste de l'anthropométrie, Bouillaud et ses travaux sur les rhumatismes articulaires.

C'est aussi l'époque ou Claude, ayant pu mettre de l'argent de côté, décide à 36 ans de concrétiser ses goûts et son avenir vers la pharmacie.

Avec une dispense de 2 ans de stage, il est admis en 1856, pharmacien de 2ème classe à l'école

Préparatoire de médecine et de pharmacie de Besançon.

Un bon pharmacien

En 1857, il s'installe et achète sa première pharmacie, 69, rue des Granges à Besançon. Il est définitivement diplômé en 1858. Il revend cette première officine en Janvier 1868 (et s'installe à Marnay, rue de l'Église.

On est loin du pharmacien moderne, distributeur avisé de médicaments pré-conditionnés. Le médicament de synthèse n'en est encore qu'à ses balbutiements.

C'est encore le règne des préparations, onguents, pommades, sirops, lotions, pilules, préparés par le pharmacien lui-même dans son officine, le plus souvent à partir de plantes, de gommes ou d'huiles.

Claude Joseph est apprécié, ainsi qu'en témoignent les souvenirs En décembre 18788, il est nommé Membre de la Commission d'Hygiène et de Salubrité du Canton de Marnay.

Marguerite Dame, qui vit à Marnay et dont la mère était la marraine de Thérèse Isnard, fille d'Eugène, et petite fille de Claude Joseph nous raconte qu'il a laissé le souvenir « d'un grand herboriste, préparant lui-même ses sirops et pastilles pectorales, très appréciées ».

Thérèse lors d'une conversation avec Hélène, fille de Gaston, rapporte les propos d'une habitante de Marnay < Votre grand-père était un bon pharmacien. Il savait bien nous guérir. Il préparait lui-­même les sirops »

. .. ou encore une personne du Foyer de Charité de la Flatiére : r< Ma grand-mère était des environs de Marnay. Petite fille elle avait été guérie du « croup » par Monsieur VARAGEOT, sachant qu'à Marnay il y avait un bon pharmacien, ses parents avaient envoyé un jeune voisin chercher du bleu de méthylène. Il avait perdu beaucoup de temps sur la route, et Monsieur VATAGEOT, non seulement lui a fourni le sirop convenable qui a guéri ma grand-mère, mais il a payé de sa poche le fiacre pour que le commissionnaire arrive plus vite. Depuis ce temps tes deux familles étaient devenues amies. i

.... et ces recettes qu'il aurait publiées

- composition de l'huile de castor (ou à défaut de petit chien), contre les rhumatismes

- dix huit recettes de dentifrices (une ou entre la brique pilée)

- cataplasme de crottin, amélioré de pipi d'enfant blond, contre la pleurésie

Le 9 janvier 1868, il revend la pharmacie à Monsieur BERNARD, pour la somme de 10.00 F. Il s'installera ensuite à Marnay.

Dette même année, le 16 Avril 1868 il épouse â Besançon, une jeune veuve, Amélie Clémentine FUZENOT, de seize ans plus jeune que lui (1836­1905) (veuve de Léon François PALLAIN) qui a une fille de 5 ans, Marie. Mathilde naîtra 1 an plus tard.

Le 31 juillet 1896, il décède à Marnay : il a 76 ans.

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